- croûter
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• 1879; de (casser la) croûte♦ Fam.1 ♦ V. intr. Manger. « il n'a pas dû déjeuner pour mieux croûter ce soir à nos dépens » (Queneau).2 ♦ V. tr. On n'a rien à croûter !⇒CROÛTER, verbe trans.A.— [Correspond à croûte A] Arg. Manger. Synon. fam. casser la croûte. J'ai rien croûté depuis hier (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 202).— Emploi abs. Pour moi, il n'a pas dû déjeuner pour mieux croûter ce soir à nos dépens (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 34).B.— [Correspond à croûte B] Vx et rare. Couvrir d'une croûte, former une croûte. La mite qui lui croûtait l'œil (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 21). Croûtés de paquets de terre (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 338).— P. anal. Couvre-pied brodé d'or, croûté d'or (GONCOURT, Journal, 1860, p. 811).Prononc. :[
], (je) croûte [
]. Étymol. et Hist. 1. XIe s. croster « s'encroûter (du pain) » (RASCHI Blondh., n° 290); av. 1593 « couvrir d'une croûte » (AMYOT, Quels animaux sont les plus admirez, 10 ds HUG.); 2. 1879 arg. « manger » (HUYSMANS, loc. cit.). Dér. de croûte; dés. -er. Fréq. abs. littér. :20.
croûter [kʀute] v.ÉTYM. XIe, croster (en parlant du pain); de croûte.❖———1 V. tr. Couvrir (qqch.) de croûtes. || Des plaques lui croûtent la peau.2 V. intr. Techn. Former une croûte. || Sol qui croûte. ⇒ Croûtage.———II V. tr. (1879; de casser la croûte). Fam. Manger. ⇒ Bouffer, croustiller; croustance. || N'avoir rien à croûter. — Absolt. || On va croûter ensemble ?1 — Tiens, voilà le fakir, dit Léonie. Ce qu'il vient tôt. Pour moi, il n'a pas dû déjeuner pour mieux croûter ce soir à nos dépens. On va le faire lanterner un peu, ça lui fera les pieds.R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 29.2 C'est pas tellement la soif, dit le ch'timi, c'est la faim : j'ai rien croûté depuis hier.Sartre, la Mort dans l'âme, p. 202.3 Tiens, j'ai soif, tout à coup, fit-il après réflexion. Et un peu faim, même. Il reste quelque chose à croûter dans le frigidaire ?Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 68.❖DÉR. V. Croûtage.
Encyclopédie Universelle. 2012.